Tristan et Iseult – extraits de presse

Tristan et Iseult, au Théâtre des Amandiers de Nanterre : un beau travail de recherche et d’adaptation d’après la tradition et les poèmes du XIIe siècle. Un spectacle d’une étonnante jeunesse, où jaillit la vie.
(…) Vérification faite, aux meilleures sources, l’adaptateur, Alain Enjary (qui est aussi Tristan sur la scène du Théâtre des Amandiers), a été fidèle : et ce sont bien ces amants de chair et de sang que nous ont légués les traditions orales et écrites du Moyen Age. Et quel plaisir de les découvrir, dépoussiérées, bien vivantes et ardentes, débordantes d’émotions, de pleurs, de rires et de colères.
(…) L’ensemble du spectacle est cohérent, agréable, vivant. (…) Avec des moments forts, qui donnent bien du charme à ces retrouvailles avec l’un des plus vieux et des plus beaux mythes de notre patrimoine culturel. Bernard Langlois, LE MATIN DE PARIS

S’il était encore permis de dire populaire un grand spectacle de deux heures et demie qui ne fait pas mal au cul parce qu’il vous occupe et les yeux et la tête et le cœur, un spectacle qui raconte sans complexes la belle histoire d’un amour fou où chacun trouvera à glaner quelque graine de sagesse ou de déraison, un spectacle accrocheur sans être racoleur, plaisant mais non complaisant, je dirais populaire ce « Tristan et Iseult » écrit par Alain Enjary et mis en scène par Arlette Bonnard. (…)
Tous les tiroirs de la légende sont ici ouverts, les broderies successives déballées et cousues bord à bord sur la trame d’un récit picaresque qui pourrait ne jamais prendre fin (…)
Ces gens-là doivent être bougrement rusés pour ainsi jouer de leur naïveté et de la nôtre. On nous roule dans la farine, et nous voici contraints d’accepter malgré l’inacceptable, je veux dire la fraîcheur, la bonne humeur et la bonne santé, la vie chair et terre, le plaisir et la douleur d’un immense désir de bonheur. Jacques Poulet, L’HUMANITÉ.

Une aire de sable blond, blond pâle comme les cheveux d’Iseult. Une aire de jeu, large ouverte sur l’aventure, la vraie : celle de l’amour et de la mort. Une grande aire vide à peupler de nos rêves.
Et nous comprenons soudain ce qu’est un « mythe » : pas une histoire d’autrefois arrivée à des gens d’autrefois : mais notre histoire à chacun d’entre nous, vécue, depuis le fond des âges, au plus profond de nous-mêmes.
Alain Enjary, qui joue Tristan, a écrit un texte tout simple qui restitue dans une langue accessible à nos oreilles modernes le langage « joli, tout frais, tout neuf, du XIIe siècle ». Mais ce texte tout simple est étrangement riche. Comme la mise en scène d’Arlette Bonnard, dont l’extrême simplicité relève du grand art.
(…) Un spectacle qui ravira aussi bien les cœurs naïfs que les intellectuels torturés. Six comédiens se partagent tous les rôles. Ils jouent l’une des plus belles histoires du monde et, pour une fois, l’imperceptible distance qu’ils prennent avec elle ne nous en éloigne pas : elle nous permet, au contraire, d’entrer nous aussi dans le jeu. (…) Claude-Marie Trémois,TELERAMA.

(…) Ce serait grande injustice si le texte d’Alain Enjary ne devenait pas le texte par excellence de ce vieux conte d’amour et de mort. Le compliment n’est pas mince. Nous en avons conscience. Certes, Enjary a puisé dans la tradition, notamment dans les quelque quatre mille quatre cents vers de Béroul, mais ce n’est jamais œuvre servile. Alain Enjary nous offre une écriture à la fois riche, dense, primesautière, truculente, familière, poétique, toujours harmonieuse. Par moments, on pense à Shakespeare. Mais oui! Au Shakespeare de « Roméo et Juliette », bien sûr, mais aussi à celui du « Songe d’une nuit d’été ». Du très beau travail !
La mise en scène alerte et originale d’Arlette Bonnard, la musique de Christian Maire, les décors et les costumes de Jean-Michel Quesne : encore du très beau travail ! L’interprétation est à la hauteur du texte. Ce qui est peu dire. (…) Pierre Pascaud, LE PARISIEN LIBERE.

Pour la bonne bouche, le Tristan et Iseult monté par Arlette Bonnard… À peine l’invite nous est-elle adressée que le charme agit. Les six acteurs se multiplient dans plusieurs personnages. Leur chant et leurs gestes sont purs et stylisés comme les sculptures des chapiteaux romans. Un pianiste fabrique une superbe musique descriptive, en triturant ses cordes de toutes les façons. L’adaptation d’Alain Enjary, lequel incarne aussi Tristan, est simple, dense et bien timbrée.
(…) Que d’ingéniosité, de modestie et d’intensité dans ce beau travail de mise en scène, et d’interprétation, qui non seulement nous confirme le talent d’Arlette Bonnard, mais nous révèle aussi celui de deux acteurs accomplis, d’une expressivité subtile et sans fioritures : Colin Harris et Agnès Delume. Daniel Jeannet, LE JOURNAL DE GENÈVE.

(…) C’est d’abord à ces enluminures que fait penser le spectacle réalisé par le Centre Dramatique de Nanterre. Non pas seulement par la forme, mais par l’esprit : netteté du trait où l’essentiel est immédiatement choisi, clarté des couleurs, élan des mouvements où l’on devine le sens immédiat des gestes. (…)
Le choix des textes n’oublie pas l’humour, dans de cocasses ruptures de ton. (…) Aurait-on préféré un respect paralysant qui se voudrait poétique? Les dialogues m’ont fait parfois penser au « réalisme poétique » des films de Carné et Prévert, justement.
Une légère mise en forme, le ton Arlette Bonnard, peut-être. Tous les acteurs sont très bien, très naïfs et très subtils, tout près de nous. (…) Christiane Perros, TRIBUNE DE GENÈVE.

A partir des nombreuses versions de la légende de Tristan et Iseult, Arlette Bonnard et Alain Enjary, aux côtés de cinq comédiens du Centre Dramatique de Nanterre, ont imaginé trois heures de spectacle sans entracte, retrouvant dans une unité de ton et d’esprit, la voie et les voix des récits des conteurs d’autrefois. (…) Des moyens d’une extrême simplicité : un immense plateau nu, délimité par des bandes bleues de tissu figurant notamment l’épaisseur de la forêt, quelques accessoires, au nombre desquels un « piano électrique » qui vient ponctuer ou rythmer l’action, voilà qui suffit à créer une suite d’images d’Épinal, naïves comme les cartes d’un jeu au demeurant très rusé.
(…) Le spectateur est convié, mieux qu’à suivre l’aventure, à l’accompagner, donc à la vivre. Catherine Unger. LA SUISSE.

(…) L’adaptation scénique est des plus adroite. Une ambiance de laquelle on ne parvient pas à s’arracher, et dans cette ambiance évoluent des personnages qui ne sont pas ceux d’une légende, aussi belle fut-elle, mais qui prennent une dimension humaine exceptionnelle. (…) M.E.T.  LE PROGRÈS.


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