Formes brèves – Entre trois et quatre

« ENTRE TROIS ET QUATRE« , une autre  des pièces du « Recueil des petites heures« , a eu une série de représentations  en appartements, dans le 19ème arrondissement de Paris, organisée par le Théâtre Paris-Villette.

« Entre trois et quatre » est la quatrième des cinq histoires du « Recueil des petites heures » représentées intégralement, il y a quelques mois, au Théâtre Paris-Vilette (ainsi qu’à La Courneuve et à Blois). Conçues pour être jouées ensemble, un peu dans l’esprit d’une suite musicale, les cinq pièces sont toutefois indépendantes les unes des autres.

« Entre trois et quatre », par sa situation particulière et sa thématique s’adapte tout à fait, semble-t-il, à la proposition de théâtre en appartement. En pleine nuit, après une fête, un homme et une femme entrent chez celle-ci. Et tout de suite une sorte de léger dérapage les rend comme étrangers à eux-mêmes, ou en fait du moins des témoins de l’histoire d’amour qu’ils viennent de nouer. « … On dirait qu’on cherche à creuser, à se représenter les choses, les soupeser, comme si elles ne suffisaient pas, aux yeux de qui, de nous, ou si dans cette pièce, où nous sommes isolés de tout, on nous attendait, justement, des témoins, je ne sais pas, des juges, des espions ?… — Des spectateurs. — Quelle horreur ! » La suite sera drôle, le dénouement inattendu.

L’appartement qui nous accueille garde sa réalité, on ne recrée, au besoin, que l’amorce du corridor, lieu neutre par excellence, lieu de passage, seuil, qui, là, joue un rôle essentiel.

Les spectateurs, les vrais, si présents et si proches ici, appréhendés mais ignorés par les personnages, font sans doute partie des êtres — des fantômes ? — que la mémoire et la conscience font naître aux heures les plus tardives — et aux premières — silencieuses, solitaires, où les lueurs du jour se font attendre encore, où, comme dit l’Autre, la personne étrangère qui soudain vient passer le seuil et rejoindre le couple « presque les bêtes de la nuit ont déjà le sommeil aussi ; les esprits, ils voyagent, où ça ? »

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