Lila – extraits de presse

(…) Qu’on n’imagine pas une banale BD fantastique : le jeu fluide des panneaux blancs qui ouvrent incessamment l’espace à l’imagination du spectateur, en laissant à chaque séquence (courte) le temps de résonner sans lenteur, l’économie rigoureuse de l’écriture, la présence intense, chaleureuse – dans toute cette neige – , le charme très concret des comédiens font « partir » le spectateur beaucoup plus loin. On pense au trajet de Lenz entre nuages et montagnes, dans la nouvelle de Büchner; on suit le sentier de la femme, douce esclave maternelle d’un homme obstinément adolescent, vers sa liberté « à côté » de lui, on glisse sur la tentation du voyage initiatique et de son blanc paradis : on se laisse dérouter par une langue très simple, moderne, discrètement rythmée, qui appelle du fond des corps les légendes de la nuit des temps.
Et c’est tout. Une harmonie entre l’écriture d’Alain Enjary, le jeu, le dispositif d’Arlette Bonnard, qui se prolonge dans le silence en une profonde émotion, comme savent le faire les plus belles musiques. C’est plus que beau : la pudeur, le respect, le vertige, la simplicité, le rire… Christine Friedel. RÉVOLUTION.

VOYAGE AU BOUT DE L’AMOUR. (…) « Lila » est l’un des plus beaux spectacles – je pèse mes mots – que l’on puisse voir. Tournant le dos à l’hyperréalisme et à tous les tics à la mode, Arlette Bonnard (le metteur en scène) et Alain Enjary (l’auteur) réinventent un théâtre sans âge, dépouillé, qui ne ressemble à rien ni à personne.
Pour tout décor, de grands panneaux de toile blanche, qui tombent des cintres et qu’on oriente, comme des voiles de bateaux, pour découper sans fin de nouveaux espaces au gré des étapes du voyage. Quel voyage ? Celui de la vie. Le nôtre.
Alain Enjary évite tous les écueils. Il manie le « presque rien », le ténu, l’impalpable. Par des mots très simples, il nous transporte ailleurs, là où l’on est enfin soi-même, en quête d’on ne sait quoi mais qui est plus important que tout. Quelque chose qu’il faut aller chercher très loin pour découvrir enfin qu’il était tout près de nous. L’amour peut-être. (…) Claude-Marie Trémois, TELERAMA.

LILA : POÉSIE ET TRANSPARENCE. Dans le cadre du 3e FESTIVAL EUROPÉEN DE BLOIS, la Compagnie Ambre a présenté « Lila ». Pièce délicate, toute empreinte de poésie et de simplicité. Simplicité de la mise en scène très dépouillée, décor léger fait de longs voiles blancs que des personnages vêtus de noir, déplacent avec souplesse pour moduler l’espace.
Les acteurs principaux : un homme, une femme, dont le dialogue est réduit à l’essentiel : phrases courtes, sur le mode question-réponse évitant toute possibilité de mensonges, effets de rimes qui accentuent encore le caractère poétique de l’œuvre, portent également en eux cette transparence malgré les lourds habits dans lesquels ils sont engoncés.
Nous savons peu de choses de ces êtres, mais l’unique propos est la quête perpétuelle de la liberté, de l’amour et de l’innocence qu’ils parviendront à atteindre à force d’obstination. Monique Chausset, L’AVANT-SCENE.

Lila! Le mot a des fragrances qui promettent de chaudes voluptés. On rêve autour d’un son et des images qu’il évoque… J’avais donc rêvé autour de cette pièce d’Alain Enjary et la réalité a tout transcendé!
Dans l’hémicycle de la Halle aux Grains on est accueilli par la blancheur inhumaine du décor.  Pas vraiment un décor d’ailleurs! Juste de grandes voiles blanches, presque irréelles, manipulées par des silhouettes noires, comme celles que l’on voit derrière les marionnettes du « Bunraku »…
II y a cette abstraction, ce vertige de la stylisation, qu’on éprouve devant un jardin Zen et qui s’incarne dans un parti pris de légèreté matérielle. Vertige des mots, des situations qui se retournent ! (…) Il y a parfois du Marivaux chez Enjary ! Un Marivaux sans dentelles et fard, mais qui aurait croisé Beckett ! Vertige des relations humaines, où le Fort devient le Faible…
J’ai vu « Lila » comme une de ces poupées russes qu’on découvre soudain remplie d’une autre, jusqu’à plus soif… On croit qu’on va tout comprendre et un déclic se fait, qui vient tout bouleverser et ouvrir de nouvelles perspectives… Tout s’emboîte et se nie à la fois. Tant de symboles, de tiroirs à double-fond, de labyrinthes… Du grand art ! (…) Danièle Villeneuve. LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE.

AMBRE : Arlette Bonnard et Alain Enjary aiment les formes brèves, cultivent l’économie des mots et des gestes et la sobriété des décors. L’an dernier, ils avaient enchanté le public avec « La sente étroite du bout du monde », suite de poèmes japonais ; ils affrontent cette année l’hémicycle de la Halle aux Grains avec « Lila ». Il est difficile de trouver unité de conception plus grande, et plus d’harmonie entre les intentions et la réalisation.
(…) La pièce est l’histoire d’une rencontre, de la séduction des personnages, de leur tension, et d’une conciliation finale assurée par un père, interprété par Armand Enjary. Ce qui caractérise un tel spectacle est la justesse de ton, des voix et des gestes, qui donne la beauté à l’ensemble. Camille Mauzon, LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE.

(…) Aller plus loin dans l’abstraction c’est aussi laisser plus de place à l’imaginaire, à la page blanche. Alain Enjary a écrit un texte qui respire, aujourd’hui au théâtre, dans les moyens de ce dernier. Belle écriture : des octosyllabes au travail de sonorité, des mots simples racontent le rêve, le grave derrière le quotidien… Magie de la vie, admiration naïve pour chaque être qui vibre, vit le mystère de sa vie : communication, communion possible dans le mystère. Sans oublier de jouer : entre le ciel et la terre de la marelle, les cases ont été bousculées, à vous d’inventer. Arlette Bonnard a découpé joyeusement un « cyclo » pour créer des espaces, des climats…
L’Aventure avec un grand A commence, voyage dans la connaissance de soi (n’est-ce pas le sens de tout voyage initiatique et n’y a-t-il pas initiation même s’il n’y a pas de but?), voyage dans la communication…
Arlette Bonnard, Alain Enjary comédiens sont parfaits, dépouillés de tout effet gratuit, menant ce voyage sans but avec naturel. Dominique Daeschler,  LE PAYS DE FRANCHE-COMTE.

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